
À Rabat, la bibliothèque de l'institut Mohammed VI forme près de 750 apprentis imams et mourchidates (femmes chargées d'enseignement et de prédication). ERIC DESSONS/JDD/SIPA/SIPA
De notre envoyé spécial au Maroc
La vieille ville marocaine de Fès est une merveille. Dans cette médina, le GPS est impuissant. 9400 ruelles dont les deux tiers n'ont pas de… noms! Les facteurs distribuent le courrier de la main à la main. Sorti tout droit du VIIIe siècle, ce dédale comporte aussi ses impasses. Il y en a 700. Ce labyrinthe, il faut le goûter au petit matin avant que le tourisme de masse ne le densifie. Il a ses senteurs âpres d'une cité au réveil. Un effluve piquant, robuste vous guide dans l'éclatant quartier des tanneurs. Là, depuis des siècles, des hommes s'épuisent à fouler, pieds et jambes nues, des pièces de cuir dans des cuves colorées pour les teintures. Festival d'ocre, de jaune, de rouge, de bleu, de vert. Du vert clair au très foncé.
C'est sur ce vert sombre de l'islam radical que la carte postale s'arrête net. À l'image de ces dix milles ruelles et impasses de la médina de Fès, le royaume du Maroc, 34 millions d'habitants, est aux prises avec un islamisme tentaculaire, ordinaire. Par l'habile séduction d'une religion simple et sans compromis, il touche notamment les jeunes, mais il est insaisissable, sur le modèle de cette médina où même les habitants se perdent. Ce fléau a pris lentement mais sûrement sur une population marocaine encore à un tiers analphabète et dont le niveau scolaire reste faible: sur ...
La vieille ville marocaine de Fès est une merveille. Dans cette médina, le GPS est impuissant. 9400 ruelles dont les deux tiers n'ont pas de… noms! Les facteurs distribuent le courrier de la main à la main. Sorti tout droit du VIIIe siècle, ce dédale comporte aussi ses impasses. Il y en a 700. Ce labyrinthe, il faut le goûter au petit matin avant que le tourisme de masse ne le densifie. Il a ses senteurs âpres d'une cité au réveil. Un effluve piquant, robuste vous guide dans l'éclatant quartier des tanneurs. Là, depuis des siècles, des hommes s'épuisent à fouler, pieds et jambes nues, des pièces de cuir dans des cuves colorées pour les teintures. Festival d'ocre, de jaune, de rouge, de bleu, de vert. Du vert clair au très foncé.
C'est sur ce vert sombre de l'islam radical que la carte postale s'arrête net. À l'image de ces dix milles ruelles et impasses de la médina de Fès, le royaume du Maroc, 34 millions d'habitants, est aux prises avec un islamisme tentaculaire, ordinaire. Par l'habile séduction d'une religion simple et sans compromis, il touche notamment les jeunes, mais il est insaisissable, sur le modèle de cette médina où même les habitants se perdent. Ce fléau a pris lentement mais sûrement sur une population marocaine encore à un tiers analphabète et dont le niveau scolaire reste faible: sur ...